CyberCriminalité : Compréhension du mot
La cybercriminalité, c'est l'ensemble des infractions pénales qui se commettent sur le réseau Internet.
Sur Internet, vous pouvez être victime de :
- fraude à la carte bleue (utilisation par autrui sans votre consentement).
- vente par petites annonces ou aux enchères d'objets volés ou encaissement de votre paiement sans livraison de votre marchandise.
- diffusion d'images pédophiles, de méthodes pour se suicider, de recettes d'explosifs ou d'injures raciales.
- diffusion auprès de vos enfants de photographies pornographiques ou violentes.
Ces faits, tout comme la gravure pour soi ou pour autrui de
musiques, de films, de jeux ou de logiciels, pirates, sont passibles de
peines d'emprisonnement et d'amende
Le terme était plutôt utilisé comme une sorte de fourre-tout pour désigner les nouveaux problèmes auxquels se trouvaient confrontés la police et les agences de renseignement, et découlant des performances toujours meilleures des ordinateurs, de la baisse du coût des communications, et du phénomène Internet. La convention énumère les différentes dispositions et les domaines exigeant une nouvelle législation :
Titre 1 - Infractions contre la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données et systèmes informatiques.
Titre 2 - Infractions informatiques [falsification et ¬fraude].
Titre 3 - Infractions se rapportant au contenu [pornographie].
Titre 5 - Autres formes de responsabilité et de sanctions [aide et complicité, responsabilité des personnes morales].
La « cybercriminalité » se caractérise par trois aspects
Tout d'abord, il y a le nouveau crime consistant à pirater, s'introduire ou espionner les systèmes informatiques d'autres personnes ou organisations. Les opinions divergeaient quant à savoir si le simple fait de regarder était un crime, d'autant que les tout premiers « bidouilleurs » (hackers)[2] détectaient souvent des brèches dans la sécurité des systèmes et avaient le sentiment d'être des citoyens tout à fait respectables en les signalant. Cela n'a de tout évidence rien à voir avec le fait de pénétrer dans un système dans un but criminel.
Ensuite, il y a les cas dans lesquels le crime est ancien mais le système est nouveau, comme dans le cas des tentatives d'escroquerie par internet. Les arnaques commerciales existent depuis toujours, les arnaques téléphoniques depuis des décennies, et nous avons aujourd'hui les arnaques par internet. Il en va de même pour la pornographie et le non-respect du copyright.
Le troisième aspect concerne l'enquête, dans laquelle l'ordinateur sert de réservoir de preuves, indispensables pour que les poursuites engagées dans le cadre de n'importe quel crime aboutissent. Ce qui autrefois était consigné sur le papier a toutes les chances d'être aujourd'hui consigné sous forme numérique, et peut être détruit ou chiffré à distance.
Le chien policier doté d'un bon flair semble habiter un univers parallèle... Il peut vivre avec nous et marcher dans la même rue que nous, mais il ressent les choses d'une manière complètement différente de celle d'un humain et vit dans un monde riche en informations de type chimique. L'homme a désormais construit un monde où les puces de silicium génèrent de nouvelles informations, les envoient autour du monde dans des flux électroniques numériques, et nous sommes incapables de les détecter sans l'aide des ordinateurs. Néanmoins, ce monde numérique parallèle existe, et les bits numériques constituent un nouveau type de preuves. Les bits numériques représentent aussi un nouveau type de danger pour l'individu, parce qu'une personne capable de manipuler les preuves numériques peut créer un nouveau personnage numérique, ou persona. Il s'agit d'un quatrième type de crime, plus subtil que les autres, et que l'on connaît mieux sous le nom d'usurpation d'identité. Si cette tendance persiste, « cybercriminalité » pourrait bien devenir un terme utile pour décrire les infractions commises contre la persona numérique.
La persona numérique
Qu'appelle-t-on « persona numérique », et s'agit-il d'un terme utile? L'expression est employée depuis au moins une dizaine d'années, pour désigner l'impression qu'une personne laisse sur Internet. Le Dr. Roger Clarke l'a très bien expliqué dans le résumé d'un article consacré à ce sujet. [3]
La persona numérique correspond au profil d'un individu établi par la collecte, le stockage et l'analyse des données informatiques lui correspondant. Il s'agit d'un concept très utile et même d'un concept nécessaire pour arriver à comprendre le comportement du nouveau monde en réseau. Cet article présente la notion, retrouve ses origines et apporte des exemples de son application. Nous pensons que cette notion permettra de comprendre, ou de mieux comprendre, de nombreux aspects du comportement du réseau.
La persona numérique est aussi un phénomène potentiellement menaçant, dégradant, voire socialement dangereux. Sa dangerosité potentielle réclame une attention particulière dans le domaine de la surveillance des données informatiques, c'est-à-dire l'observation des personnes au moyen de leurs données personnelles. La surveillance des données informatiques constitue un moyen économiquement efficace pour contrôler le comportement des individus et des sociétés. La manière dont la persona numérique participe à la compréhension de techniques particulières de « dataveillance » comme la classification et le profilage par ordinateur fait débat, et nous mettrons en évidence les risques propres à une observation des personae numériques.
Onze ans plus tard, nous avons progressé jusqu'à un point dérangeant annoncé dans l'article. Clarke identifie la persona numérique comme une construction, utile pour comprendre l'ombre que nous projetons dans le monde numérique du cyberespace, et il établit la distinction entre personae passives, actives et autonomes :
La persona numérique est un modèle de la personnalité publique d'un individu basé sur des données informatiques et entretenu par des transactions, et visant à servir de personnalité par procuration à cet individu.
Utiles pour construire l'identité des individus dans le but de s'adresser à eux (les adresses électroniques, par exemple) ou de les identifier comme personnes autorisées à réaliser certaines actions (payer des factures en ligne, préparer un voyage), les bits dessinent rapidement un ensemble d'habitudes et une personnalité aussi réelles que l'être humain qui se cache derrière. Les gouvernements et les entreprises les utilisent désormais pour « connaître leurs clients » et l'on fait quasiment plus confiance aux preuves électroniques et personae numériques qu'aux individus eux-mêmes.
Toutefois, des faiblesses dans la sécurité montrent de plus en plus que cette confiance est peut-être mal placée. Le « hameçonnage » (phishing) [4] et les attaques de pharming, ou la mystification de courrier électronique et de sites web, convainquent les personnes de donner des informations personnelles par internet, et les fraudeurs utilisent ensuite ces informations pour faire croire à un commerçant, un gouvernement, ou une banque qu'ils sont la vraie personne. Les voleurs poussent parfois plus loin la complexité du monde actuel, et il arrive qu'ils amalgament différents groupes de données informatiques pour créer des personnes fictives mais paraissant réelles.
N'importe-où dans le cyberespace, un nombre incalculable de ces personnages fictifs pourrait sévir, généralement avec des intentions criminelles, mais pas toujours. Les représentants des forces de l'ordre se font passer pour des enfants dans des salons de clavardage dans le but d'arrêter les pédophiles potentiels. Des clients fantômes testent les services à la clientèle. Des ¬adultes du monde entier se créent des personae sur les sites de rencontres par internet, pour cacher leur véritable identité jusqu'à ce qu'ils aient suffisamment confiance en les inconnus avec qui ils parlent.
Source : vecam.org , http://www.interieur.gouv.fr/